La Bombarde


Elle fait partie de la famille des instruments à vents, plus particulièrement, des hautbois, par la similitude de son anche double et de la technique de souffle à mettre en œuvre. L’origine ancestrale et commune, de ces deux instruments est la chalémie, elle-même, originaire de l'Espagne musulmane. N’ayant connu que peu d’évolutions pendant plusieurs siècles, la bombarde est un instrument, typiquement breton, ayant, toutefois quelques « cousins », dans le monde.

Sa prime vocation était de faire danser, en milieu rural, une assemblée importante et festive. De ce fait, nous sommes en présence d’ un instrument puissant qui nécessite beaucoup d’effort physique, exigeant, aussi, des temps de pause.Dans ce contexte, la bombarde est, presque toujours, accompagnée par d’autres instruments, comme, l’accordéon diatonique, le biniou kozh (vieux biniou), l’orgue, pour la musique sacrée ou… la cornemuse, voire d’autres bombardes.

Elle est façonnée dans un bois dur, le buis, le poirier, le gaïac, le palissandre ou l'ébène, et peut être ornementée de cerclages en étain, de corne, de bois différents, ou même d'ivoire.La bombarde la plus répandue est en SI bémol pour s’accorder avec la cornemuse écossaise. D’autres sont en SOL, DO ou LA, pour les couples de bombarde et biniou kozh.. Selon les terroirs, en pays vannetais, par exemple, on préfère ces sonorités plus graves, empruntant une gamme spécifique, à mi-chemin entre le mode majeur et le mode mineur.Dans sa forme traditionnelle et ancienne, la bombarde possède six trous, suffisants pour jouer les huit notes des gammes diatoniques. Un trou supplémentaire; ou une clef, permet d’obtenir une note plus grave que la tonique.

 


Avec l’utilisation de la cornemuse d’Ecosse (en breton, « biniou bras » ou grand biniou) et la naissance des bagadoù, on a recherché, au travers d’une production en série, une plus grande homogénéité sonore pour les ensembles de sonneurs. C’est ainsi qu’aujourd'hui, la bombarde peut disposer de plusieurs systèmes de clefs pour faciliter l’accès au deuxième octave ou obtenir des notes différentes.

Si l’instrument paraît, relativement, rudimentaire, c’est le jeu du talabarder (du breton« talabard », bombarde) qui va faire la beauté du son, en agissant, directement sur l’anche, en contrôlant la justesse et le timbre. Le pincé des lèvres et la régularités du souffle sont deux paramètres de jeu déterminants.

La bonne humidification de la anche est primordiale. Celle-ci est composée de deux lamelles de roseau fixées sur un tube de laiton. L’anche est placée en bout de l’instrument, appelé embouchure et est maintenue par un bouchon percé en son milieu, afin de maintenir le tube de laiton en intérieur, et l’extérieur du bouchon se fixe au corps de l’instrument. En plaçant ses lèvres, sans trop pincer ni trop serrer, on obtient un son ample, procurant un timbre chaud, si particulier à la bombarde.